Faut-il choisir l’assurance vie pour préparer sa retraite ?

La question n’est plus de savoir si l’assurance vie est pertinente pour la retraite, mais plutôt comment l’orchestrer pour en faire le pilier d’une stratégie de revenus performante. Loin d’être une solution unique, elle révèle son plein potentiel lorsqu’elle est utilisée non seulement pour accumuler un capital, mais surtout pour le distribuer intelligemment. La véritable valeur ajoutée réside dans une approche duale : la combiner avec d’autres placements et, surtout, maîtriser l’art du décaissement pour générer un complément de revenu quasi exonéré d’impôts. Un contrat d’assurance vie comme celui de La France Mutualiste offre la souplesse nécessaire pour mettre en place ce type de stratégie sur mesure.

La stratégie retraite via l’assurance vie en bref

Plutôt que d’opposer les placements, la clé est de les associer. L’assurance vie offre une liquidité et une fiscalité douce sur les retraits, tandis que le PER maximise les économies d’impôt durant la vie active. La phase de décaissement, souvent négligée, est pourtant cruciale : des rachats partiels bien planifiés permettent de générer des revenus réguliers avec une fiscalité minime, voire nulle, grâce aux abattements annuels. Le choix du contrat est enfin déterminant pour optimiser les performances et minimiser les frais.

Assurance vie et PER : cesser le duel pour orchestrer le duo gagnant

Pendant des années, le débat a opposé l’assurance vie au Plan d’Épargne Retraite (PER). Il est temps de mettre fin à cette vision concurrentielle pour adopter une approche complémentaire. Chaque enveloppe fiscale possède un rôle distinct et puissant dans une stratégie patrimoniale bien pensée. Le PER brille par son avantage fiscal à l’entrée, permettant de déduire les versements de son revenu imposable, ce qui est particulièrement efficace pour les contribuables avec un Taux Marginal d’Imposition (TMI) élevé. En témoigne la forte croissance de l’épargne retraite avec +9,9 milliards d’euros de collecte nette pour le PER en 2024.

L’assurance vie, quant à elle, offre une souplesse inégalée et une fiscalité très attractive sur les retraits une fois à la retraite. C’est l’outil de la liquidité par excellence. Pour un cadre supérieur, la stratégie optimale consiste souvent à alimenter son PER pour réduire ses impôts pendant ses années de plus hauts revenus, tout en continuant à verser sur une assurance vie pour se garantir un capital disponible à moyen terme et des retraits peu fiscalisés plus tard.

Le tableau suivant met en lumière les différences fondamentales entre ces deux enveloppes pour mieux les articuler.

Critère PER Assurance-vie
Déduction fiscale à l’entrée Oui (TMI jusqu’à 45%) Non
Plafond déductible 2024 10% revenus (max 37 112€) Aucun plafond de versement
Disponibilité du capital Bloqué jusqu’à la retraite Disponible à tout moment
Fiscalité après 8 ans Capital imposé au barème IR 7,5% après abattement
Abattement annuel Non 4 600€/personne

L’idée n’est donc pas de choisir, mais de séquencer et de doser. Prioriser les versements sur le PER en période de forte imposition, puis basculer l’effort d’épargne vers l’assurance vie à l’approche de la retraite ou en cas de besoin de liquidités. C’est cet équilibre dynamique qui construit une forteresse patrimoniale robuste.

Balance symbolique équilibrant différents éléments d'épargne retraite

La complémentarité de ces deux outils est la pierre angulaire d’une préparation de retraite moderne et efficace. Comme le souligne Paul Esmein, Directeur général de France Assureurs, l’assurance vie a su consolider sa position en 2024 comme produit d’épargne préféré des Français, précisément grâce à cette flexibilité. L’expérience des épargnants confirme cette vision stratégique.

Un cadre de 45 ans témoigne: ‘J’ai ouvert un PER pour profiter de la déduction fiscale immédiate avec ma TMI à 30%, ce qui représente 1 950€ d’économie d’impôt pour 6 500€ versés. En parallèle, je maintiens mon assurance-vie ouverte depuis 10 ans pour sa flexibilité. Cette double stratégie me permet d’optimiser ma fiscalité aujourd’hui tout en préparant sereinement ma retraite.’

– Anonyme, Cleerly

Votre plan de décaissement : la stratégie oubliée pour un complément de revenu pérenne

Trop d’épargnants se concentrent uniquement sur la phase d’accumulation du capital, oubliant que la véritable finalité de l’épargne retraite est de générer un revenu complémentaire durable. Passer de la phase « d’accumulation » à la phase de « distribution » (ou décaissement) est un changement de paradigme qui doit être anticipé, surtout à l’approche de l’âge moyen de départ en retraite, qui se situe à 63,6 ans. C’est à ce moment que l’assurance vie déploie son avantage le plus puissant : la possibilité de structurer des rachats partiels programmés pour se créer une rente sur-mesure et fiscalement optimisée.

Le choix se pose alors entre les rachats partiels et la conversion en rente viagère. Si la rente offre une sécurité absolue avec un revenu garanti à vie, elle implique une perte de contrôle sur le capital. Les rachats partiels, eux, conservent la flexibilité et permettent de profiter de l’abattement fiscal annuel sur les plus-values (4 600 € pour une personne seule, 9 200 € pour un couple). La simulation suivante illustre la faible imposition sur des retraits bien calibrés dans un contrat mature.

Montant annuel retiré Part plus-values (30%) Après abattement Impôt (7,5%) Net après impôt
10 000€ 3 000€ 0€ 0€ 10 000€
15 000€ 4 500€ 0€ 0€ 15 000€
20 000€ 6 000€ 1 400€ 105€ 19 895€
30 000€ 9 000€ 4 400€ 330€ 29 670€

Mettre en place cette stratégie de décaissement demande une organisation rigoureuse. Il ne s’agit pas d’improviser ses retraits, mais de les planifier en fonction de ses besoins et de la structure de son contrat. La liste suivante détaille les étapes clés pour y parvenir.

Étapes pour organiser son décaissement retraite

  1. Étape 1 : Calculer ses besoins mensuels de revenus complémentaires à la retraite
  2. Étape 2 : Identifier la part de plus-values dans son contrat pour optimiser l’abattement fiscal
  3. Étape 3 : Programmer des rachats partiels réguliers restant sous le seuil d’abattement (4 600€ de gains/an)
  4. Étape 4 : Arbitrer entre rachats en capital et conversion partielle en rente selon son espérance de vie
  5. Étape 5 : Réviser annuellement sa stratégie selon l’évolution de sa situation fiscale

Au-delà de l’aspect purement financier, un plan de décaissement clair apporte une sérénité psychologique. L’anxiété liée au fait de « manger » son capital est remplacée par la confiance d’un plan maîtrisé, transformant l’incertitude en visibilité.

Optimisation fiscale d’un rachat après 8 ans

Un épargnant détenant 32 000€ sur son assurance-vie (25 000€ de versements) effectue un retrait de 5 000€. Le calcul du gain imposable est le suivant : 5 000€ – (25 000€ × 5 000€/32 000€) = 1 094€. Ce montant étant largement inférieur à l’abattement de 4 600€, le retrait est totalement exonéré d’impôt sur le revenu. Seuls les prélèvements sociaux de 17,2% s’appliquent sur les 1 094€ de gains, soit une charge fiscale de 188€. ( Source)

La fiscalité après 8 ans : mode d’emploi pour des rachats quasi sans impôts

La maturité fiscale d’un contrat d’assurance vie, atteinte après huit ans, est le véritable secret de sa puissance pour la retraite. Pour en tirer parti, il faut comprendre une distinction fondamentale : lors d’un rachat, vous ne retirez pas uniquement des gains, mais un mélange de capital versé et de plus-values. Seule la part de plus-values est soumise à l’imposition. Cette mécanique change tout.

Après huit ans, non seulement vous bénéficiez d’un abattement annuel sur cette part de plus-values (4 600 € pour une personne seule, 9 200 € pour un couple), mais les gains excédentaires profitent d’un taux préférentiel de 7,5% sur les gains après abattement (vs 12,8% avant 8 ans) pour les versements effectués avant le 27/09/2017 et pour les contrats dont l’encours est inférieur à 150 000 €. Le tableau ci-dessous synthétise l’évolution de la fiscalité.

Ancienneté contrat Taux d’imposition Abattement annuel Prélèvements sociaux
Moins de 4 ans 35% (PFL) ou 12,8% (PFU) Aucun 17,2%
4 à 8 ans 15% (PFL) ou 12,8% (PFU) Aucun 17,2%
Plus de 8 ans (< 150k€) 7,5% 4 600€/9 200€ couple 17,2%
Plus de 8 ans (> 150k€) 12,8% 4 600€/9 200€ couple 17,2%

Cette structure fiscale est une véritable aubaine pour les retraités. En effectuant des rachats partiels dont la part de gains ne dépasse pas l’abattement, il est possible de se verser un complément de revenu régulier totalement exonéré d’impôt sur le revenu. Attention toutefois, les prélèvements sociaux (17,2%) restent dus sur la part de gains retirée, même si celle-ci est couverte par l’abattement fiscal.

Gros plan sur des mains analysant des graphiques financiers avec une calculatrice

Une fois l’abattement dépassé, l’épargnant a le choix entre le Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 7,5% (ou 12,8%) et l’imposition au barème progressif de l’impôt sur le revenu. Pour un retraité aux revenus modestes, opter pour le barème peut s’avérer plus avantageux si sa tranche marginale d’imposition est de 0% ou 11%.

Qu’est-ce que l’abattement fiscal de l’assurance vie après 8 ans ?

C’est un avantage qui permet de retirer chaque année jusqu’à 4 600 € (9 200 € pour un couple) de plus-values de son contrat sans payer d’impôt sur le revenu. Seuls les prélèvements sociaux de 17,2% restent dus sur ces gains.

Maîtriser ces règles est indispensable pour transformer son contrat d’assurance vie en un outil de distribution de revenus performant et fiscalement optimisé pour sa retraite.

À retenir

  • Associez l’assurance vie et le PER pour une stratégie retraite complète et fiscalement optimisée.
  • Planifiez votre phase de décaissement pour transformer votre capital en revenus réguliers et peu imposés.
  • Utilisez l’abattement annuel de 4 600 € / 9 200 € pour des rachats quasi sans impôts après 8 ans.
  • Le choix du contrat est crucial : privilégiez les frais bas et une large gamme de supports.

Le contrat ‘spécial retraite’ existe-t-il ? Identifier l’enveloppe adaptée à votre projet

Il n’existe pas de « contrat d’assurance vie spécial retraite » à proprement parler. L’assurance vie est une enveloppe fiscale. Son adéquation à votre projet de retraite dépend entièrement de ce que vous y placez et des caractéristiques intrinsèques du contrat. Avec 41,7 % des ménages français qui détiennent une assurance-vie en 2024, il est crucial de savoir distinguer un bon contrat d’un contrat médiocre.

À l’approche de la retraite, et pendant celle-ci, le fonds en euros redevient un pilier de sécurité indispensable. Sa performance est un critère de choix essentiel. De même, l’accès à une large gamme d’unités de compte, notamment des ETF (trackers), permet de diversifier son portefeuille à moindre coût pour chercher du rendement. La checklist suivante vous aidera à identifier le contrat le plus adapté.

Checklist pour choisir son contrat d’assurance-vie retraite

  1. Vérifier les frais sur versements (privilégier 0%)
  2. Analyser les frais de gestion annuels (< 0,6% sur UC recommandé)
  3. Examiner la performance historique du fonds euros (minimum 2,5% net sur 5 ans)
  4. Contrôler l’accès aux ETF pour diversification à moindre coût
  5. Évaluer les options de gestion pilotée pour sécuriser progressivement
  6. Vérifier la solidité financière de l’assureur (notation A minimum)

Finalement, le bon contrat est celui qui s’aligne avec votre profil de risque et vos objectifs. Il est donc fondamental de bien choisir son placement en posant les bonnes questions à son conseiller : quels sont les frais d’arbitrage ? Quelles options de gestion sont disponibles ? Quelle est la solidité de l’assureur ? Un contrat performant et peu chargé en frais fera une différence considérable sur le capital final et les revenus que vous pourrez en tirer.

Questions fréquentes sur la préparation de la retraite

Comment sont calculés les gains lors d’un rachat partiel?

Les gains correspondent à la différence entre le montant retiré et la part proportionnelle du capital versé. Si votre contrat vaut 100 000€ (80 000€ versés, 20 000€ de gains) et que vous retirez 10 000€, les gains imposables sont de 2 000€ (20% du retrait).

Peut-on cumuler les abattements de plusieurs contrats?

Non, l’abattement de 4 600€ (9 200€ pour un couple) s’applique globalement sur l’ensemble des contrats d’assurance-vie détenus par le contribuable, quel que soit leur nombre.

Les prélèvements sociaux sont-ils dus même avec l’abattement?

Oui, les prélèvements sociaux de 17,2% s’appliquent sur la totalité des gains réalisés, y compris sur la partie qui est exonérée d’impôt sur le revenu grâce à l’abattement fiscal.

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